En déclarant que les Verts avaient «un problème de rapport à la République», la maire socialiste a créé une vive polémique avec ses alliés écologistes de la majorité municipale.

Droite dans ses bottes. Samedi 21 novembre, la maire de Paris avait créé des remous dans sa majorité en déclarant que les écologistes, ses alliés à l’Hôtel de ville, avaient «un problème de rapport à la République» qui devait «être clarifié». Remontés, les Verts ont réclamé des excuses publiques de la part de l’édile socialiste – et continuent de le faire. L’attente risque d’être longue : la position d’Anne Hidalgo n’a pas bougé d’un iota depuis bientôt une semaine. Elle est revenue sur la séquence vendredi 27 novembre dans Libération. «Franchement, après mes propos, je ne m’attendais pas à cette polémique. Ce n’est pas insultant de dire qu’il y a une ambiguïté. Au contraire, ça permet de se retrouver pour en discuter», a jugé la maire de Paris.
« Je n’ai pas compris leur stratégie«
La tension était montée mi-novembre entre les socialistes et les écologistes au moment du vote au Conseil de Paris pour attribuer le nom d’une rue de la capitale à Samuel Paty – le professeur décapité en octobre pour avoir présenté des caricatures de Charlie Hebdo à ses élèves. Si les Verts ont voté pour – contrairement à ce qu’a laissé entendre, dans un premier temps, la droite parisienne – ils ont émis des réserves. Les élus EELV ont souligné que l’usage voulait qu’il fallait attendre au moins cinq ans après la mort d’une personne pour attribuer un nom de rue ou de place. Un rappel malvenu.
«Nous avons eu l’occasion de nous en expliquer avec Fatoumata Koné, la présidente du groupe des Verts au Conseil de Paris, que j’apprécie beaucoup. Je lui ai dit ce que je pense : sur un sujet comme l’assassinat de Samuel Paty, nous devons parler d’une seule et même voix. Je n’ai pas compris leur stratégie et ça a créé cette émotion», a expliqué Anne Hidalgo.
La maire souhaite désormais passer «à autre chose», et évoque d’ailleurs une alliance entre les écologistes et les socialistes dans la perspective de la présidentielle. «Ce qui doit nous unir, c’est la promesse républicaine», a-t-elle réclamé. «Si la gauche arrive à sortir de ses divisions, si elle arrive à parler de façon pacifiée et exigeante et qu’elle incarne une offre politique crédible, bien sûr elle peut gagner», a poursuivi Anne Hidalgo. Pourrait-elle être candidate ? Réponse : «Je l’ai toujours dit, je prendrai ma part».
Auteur :
Pierre Lepelletier
Le Figaro
Publié le 27 novembre 2020